La poussée littérale des murs des hôpitaux algériens face à la crise sanitaire mortifère

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Hakim Allouche

 Suivant les données officielles retrouvées sur la source (https://graphics.reuters.com) , en Algérie il y a 21 cas recensés pour 100.000 personnes au cours des 7 derniers jours. Le pays recense en moyenne 1 335 nouvelles contaminations chaque jour, 88% du pic des infections — le nombre moyen le plus élevé de cas de contamination quotidiens a été reporté le 30 juillet.

Il y a eu 178 013 cas de contamination et 4 441 décès liés au coronavirus recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie. De la même source, on retrouve qu’en Tunisie il y a 36% du pic de contaminations et en baisse 172 cas recensés pour 100 000 personnes au cours des 7 derniers jours, Au cours des 3 dernières semaines, à 61 % de son précédent pic d’infections, Les cas de COVID-19 sont en baisse avec 2 874 nouvelles contaminations recensées en moyenne chaque jour. Cela représente 36% du pic des infections — le nombre moyen le plus élevé de cas de contamination quotidiens ont été rapportés le 12 juillet.

Il y a eu 602 757 cas de contamination et 20 550 décès liés au coronavirus recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie. Une comparaison des données sanitaires entre les deux pays montre qu’il y a 3 fois de plus de contaminés et presque 5 fois plus de décès liés au coronavirus en Tunisie qu’en Algérie. L’écart criant constaté entre les deux pays voisins laisse s’interroger plus sur la fiabilité des statistiques pandémiques algériennes car de nombreux médecins algériens ont tiré la sonnette d’alarme à ce sujet, confirmant que celles-ci sont complètement biaisées et ne reflètent guère la réalité pandémique touchant en plein fouet tout le pays.

L’OMS (L’organisation mondiale de la santé) apporte certainement un élément de réponse précisant que la Tunisie est un pays qui partage des données de manière beaucoup plus transparente que d’autres pays. (https://www.francetvinfo.fr/…/covid-19-l-oms-appelle-a…) Si on traite quelques données partagées sur les réseaux sociaux indiquant la capacité hospitalière à titre d’exemple Vgayet (Bejaia), on peut avoir sans doute une idée proche de la réalité sanitaire algérienne en tentant par la suite d’extrapoler la réflexion à l’échelle nationale.

En effet, face l’afflux des malades ces derniers jours, la capacité hospitalière de Bejaia est pleinement atteinte en date du 1 août 2021 en conséquence de la recrudescence observée de la 3ème vague pandémique Covid-19. En date du 7 août 2021, la situation des hôpitaux dans cette région de Kabylie est alarmante contraignant le personnel de la santé à pousser les murs pour atteindre le taux de 120% (près de 800 personnes hospitalisés) débordant la capacité hospitalière possible et préconisée (655 lits). Le seuil plateau observé depuis 2 jours exprime avec amertume une réalité de détresses affirmant un constat monstrueux : << Pour avoir une chance d’une place à l’hôpital, il faut espérer avec stupeur une sortie d’un décès >>.

Malgré l’élan de solidarité citoyenne et la mobilisation des opérateurs économiques notamment pour l’installation des générateurs d’oxygène, qu’il faudrait saluer avec respect et admiration, néanmoins il y a toujours un frein majeur, handicapant, causé entre autres par le manque de moyens, d’équipement..et surtout par l’absence d’anticipation et d’incompétence des hautes autorités cumulées de longues années d’inertie. Béjaia est à l’image de toutes les régions d’Algérie. Contrairement au bilan des officiels minimisant l’ampleur de cette crise sanitaire, les partages citoyens sur les réseaux sociaux montrent que la situation se dégrade de plus en plus.

Le peuple est abondonné à lui-même.

Les hôpitaux sont saturés et sans oxygène. Enfin, on peut facilement identifier le mal principal de ce calvaire dramatique subi et en chercher les remèdes en s’appuyant plus que jamais sur la mobilisation citoyenne pacifique et l’intelligence collective. La responsabilité de la situation affligeante synonyme de génocide sanitaire revient certainement à ce cancer prolifique de la mauvaise gouvernance totalitaire qui a freiné malheureusement le développement du pays, des années et des années après l’indépendance, qui devient aujourd’hui par la médiocrité et l’incompétence un danger maléfique pour la santé d’un peuple tout entier et pour la souveraineté de toute une nation.

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