29 SEPTEMBRE 1963 : NAISSANCE DU FFS

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Abbes Hamadene

  La création du FFS, le 29 septembre 1963 est un moment d’une grande importance dans l’histoire contemporaine de notre pays. A l’indépendance, toutes les structures et instances issues de la révolution algérienne (GPRA, CNRA…) sont dévorées par l’armée des frontières, conduite par le clan d’Oujda composé de Boumediene, Ben Bella et Bouteflika. L’indépendance est trahie ! Ce clan impose un pouvoir militaro-politique encore en vigueur jusqu’à aujourd’hui. Il s’est appuyé sur une armée des frontières, regroupée en Tunisie et au Maroc, lourdement équipée, structurée comme une armée régulière, avec sa hiérarchie d’officiers sortis des écoles militaires françaises ou égyptiennes.

C’est dans ce contexte de trahison que le FFS a été créé par Hocine Ait Ahmed soutenu par de prestigieux héros de la guerre de libération issus de différentes régions du pays et de centaines d’authentiques maquisards de l’intérieur. Son socle programmatique s’inscrivait dans le prolongement des principes et idéaux du 1er novembre et de la plateforme de la Soummam. En guise de réponse à la création du FFS, le tandem Ben Bella-Boumediene a envoyé l’armée pour mater la rébellion notamment en Kabylie. Le FFS, refusant la violence fratricide, a été obligé de se défendre et de mener une résistance armée.

De façon héroïque, les militants du FFS ont mené un combat inégal avec des moyens humains et matériels modestes face aux troupes de Boumediene composée dans leur majorité écrasante de militaires surarmés qui n’avaient pas tiré une seule balle contre l’armée française, comme le disait souvent le vaillant commandant Bouragâa, un des membres fondateurs du FFS. Plus de 400 militants sont tombés au champ d’honneur, des centaines de militants ont été arrêtés, torturés dans les mêmes lieux et avec les mêmes méthodes utilisées par l’armée française.

LE FFS : PRÉCURSEUR DU COMBAT DÉMOCRATIQUE

Le FFS a favorisé l’émergence en Algérie d’une culture politique des droits de l’Homme, du pluralisme politique et culturel. Grâce au charisme et à la clairvoyance de son leader Hocine Ait Ahmed, le FFS a joué un rôle de semeur d’idées et d’idéaux de justice et de liberté. Inlassablement, le FFS a mené son combat avec détermination, y compris durant la période de « grande terreur » caractérisant l’époque de Boumediene. Une période qui exigeait courage et lucidité. Depuis sa création en 1963, le FFS n’a pas cessé d’alerter l’opinion nationale et internationale sur les conséquences désastreuses que pouvait engendrer un pouvoir militaire et policier. Durant la décennie noire, le FFS a fait le choix le plus difficile : rester pondéré dans un climat saisi par la passion et le déchaînement des violences. Il a cru et défendu une sortie de la crise en faisant le choix du dialogue qui réunirait toutes les voix qui prônent la sagesse.

LE FFS : LE TEMPS DES DÉSILLUSIONS

Depuis quelques années, ce parti populaire porteur d’espoirs, a fini par engendrer tant de désillusions et a vu des franges entières de la population totalement acquises à son discours qui ont fini par s’en éloigner. En réalité, ce ne sont pas les militants et sympathisants qui se sont éloignés du FFS, mais ce sont les représentants de l’appareil qui se sont éloignés d’eux en étant hors du champ des préoccupations citoyenne et en privilégiant le carriérisme politique et la course aux places. Cependant, l’honnêteté intellectuelle et le devoir de vérité nous obligent à dire : ce que vit le FFS depuis plusieurs années, ne justifie en rien le rejet ou la remise en cause de son apport considérable et son rôle pionnier dans l’émergence d’une culture démocratique en Algérie.

LA PLACE DU FFS EST D’ÊTRE AUX CÔTÉS DU PEUPLE ET NON PAS DE SERVIR L’AGENDA DU POUVOIR

Que peut ressentir un démocrate ou un patriote sincère devant la situation déplorable à laquelle les tenants de l’appareil ont réduit ce grand parti historique ? De la tristesse et une terrible affliction.La décision des tenants de l’appareil du FFS à participer à la prochaine parodie électorale est à contre-courant de l’histoire. Elle est à l’opposé de la dissidence électorale citoyenne de ces derniers mois. Inutile et inappropriée, cette participation ne vise qu’à aider le pouvoir à changer d’habit pour perpétuer le même système despotique que le FFS a toujours combattu.

Depuis le 22février 2019, la révolution populaire pacifique porte des revendications qui ont toujours été au cœur de la doctrine et du programme du FFS. Pour les martyrs du FFS et ses militants historiques cela constitue une considérable victoire et une belle récompense pour tous les sacrifices consentis. l’Algérie de demain leur sera éternellement reconnaissante.

-POUR LA DISSOLUTION DE LA POLICE POLITIQUE.

-POUR LA LIBÉRATION DE TOUS LES DÉTENUS D’OPINION.

-POUR UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE ET L’ÉLECTION D’UNE ASSEMBLÉE CONSTITUANTE.

-POUR UNE ALGÉRIE LIBRE ET DÉMOCRATIQUE.

***J’avais déjà publié ce texte l’année dernière, j’ai ajouté une mise à jour pour essayer de l’inscrire dans l’actualité actuelle***

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