Les mascarades électorales ne passent plus !

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La campagne bat de l’aile

Elections locales du 23 novembre
Dix jours après son lancement, la campagne électorale reste toujours atone et sans relief. Les Algériens peu emballés, se détournent d’un scrutin qui s’annonce laborieux pour les partis politiques.

Le spectre de l’abstention plane plus que jamais. Les partis politiques en lice, au nombre de 51, semblent trouver toutes les peines du monde à capter l’attention des 22 millions d’électeurs. Les meetings ne mobilisent pas les grandes foules.
Les espaces réquisitionnés par les pouvoirs publics pour les rassemblements populaires sont souvent boudés.
Et les discours des candidats, qu’ils soient issus de l’opposition ou alliés du pouvoir, demeurent inaudibles. Force est de reconnaître que la majorité des Algériens n’accorde presque aucune importance aux rendez-vous électoraux. Ils ne croient plus en la vertu de la politique. La crise de confiance est bien là. Les résultats des dernières législatives du 4 mai 2017, constituent si besoin est la preuve têtue d’un désamour qui se confirme à chaque scrutin.
Plus de 60% des Algériens ont choisi l’abstention lors des dernières élections. Un message politique qui de ce point de vue ne souffre d’aucune ambigüité. Mais comment expliquer le manque d’engouement des Algériens ? Pourquoi les formations politiques peinent-elles à mobiliser les populations alors qu’il s’agit d’une élection locale, par conséquent, censée intéresser les citoyens au premier chef ? La politologue Louisa Driss Ait Hamadouche, interrogée à ce propos, tient d’abord à faire une distinction.
«D’abord, il est nécessaire de distinguer le désintérêt remarqué des citoyens dans les grandes villes à l’intérêt relatif dans les petites villes et les bourgades dans lesquelles les habitants sont davantage dépendants des autorités locales. C’est d’ailleurs toujours le vote de cette Algérie profonde qui fait remonter les taux de participation.  Dans cette Algérie profonde, on vote pour les personnes influentes en raison de leur capital social (tribu, aarch, notable…) ou financier (nouveaux hommes d’affaire). Ce sont ces personnes qui figurent sur les listes élaborées, essentiellement, par les partis influents qui sont et qui restent au pouvoir», analyse-t-elle. Le sentiment de l’inutilité des élections, partagé par la majorité des Algériens, s’explique, d’après elle, par le fait que l’élu local reste assez désarmé face aux défis qui lui sont imposés. Aussi, souligne-t-elle, «Les réformes promises relatives aux collectivités locales et à la décentralisation continuent de soulever des résistances». Pour Mme Ait-Hamadouche «l’absence de comptabilité, la bureaucratisation excessive malgré l’introduction de la numérisation, la qualité des services publics de proximité sont autant d’éléments dissuadant l’électeur potentiel». Outre le désintérêt des citoyens, la politologue fait remarquer que cette  indifférence  est aussi visible chez les candidats eux-mêmes.
«Exception faite des partis dits de l’allégeance», les partis politiques ont eu beaucoup de mal à trouver des candidats à cette élection. Leur absence remarquée et maintes fois relevée, en dehors des rendez-vous électoraux, affaiblit la portée de leur discours pendant la campagne, tandis que se renforce la conviction préalable que les partis de l’allégeance remporteront une victoire significative.
A cela s’ajoute le manque de sérieux qui caractérise la communication politique sur laquelle s’appuie la majorité des formations politiques. Piètres, insipides et dépourvues de tout effort d’imagination, les affiches des candidats, confectionnées à l’occasion de ces élections, ne risquent pas d’attirer l’attention des électeurs.
Idem pour les slogans de campagnes qui dévoilent en fait amateurisme flagrant des personnes en charge de fabriquer les meilleures images et les représentations visuelles les plus expressives des partis politiques. «Certains slogans vantant un candidat qui ne quitte pas la mosquée «ou» ne quitte pas son cellulaire» ne sont pas susceptibles d’améliorer l’image de l’action politique», soutient, à ce sujet, Louisa Driss Ait Hamadouche.
Karim Benamar

2 Commentaires

  1. Tous les citoyens depuis leur naissance jusqu’à leur mort savent que les élections sont truquées et ne servent à rien, ils savent aussi que les communes ne disposent d’aucune prérogative et que les Maires n’ont aucun pouvoir mais ils iront voter quand même, c’est là l’un des paradoxes des Algériens, il ne faut surtout pas chercher à comprendre, il n’y a pas d’explications.

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    LA PARTICIPATION CONFORTE AMPLEMENT LE POUVOIR MILITARO-MAFIEUX.
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    Ces mascarades électorales font partie de la » fausse vie politique » façonnée artificiellement par la Police politique de la Junte dictatoriale, et sont destinées à perpétuer la » façade (faussement) démocratique » , qui vise à conférer une certaine » crédibilité » aux Généraux …. sanguinaires et mafieux ! C’est le minimum exigé par les Puissances occidentales qui adoubent, soutiennent et prolongent l’existence de ce Pouvoir militaro-mafieux, lequel accapare et pille les richesses du malheureux pays, embrigade et réprime la population civile, et hypothèque son avenir …. et » épaule » ces Puissances impériales et néocoloniales.
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    PARTICIPATION = COLLABORATION = SOUMISSION AU REGIME DICTATORIAL MILITAIRE
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    Ces partis qui participent aux mascarades électorales imposées par la Junte militaire, révèlent leur soumission à la Junte militaire, qui est la première gagnante dans cette opération qui consiste à ériger une » façade démocratique » , une fausse démocratie doit-on dire, qu’exigent les soutiens et partenaires occidentaux qui adoubent cette Dictature militaire ultra-autoritaire, hyper-répressive, corrompue et …. corruptrice/manipulatrice.
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    Ces partis sont désertés par leurs militants, et honnis par la population. Il n’en reste de ces (micro)partis que leurs staffs, leurs directions, quelques chats, autoproclamés » chefs » (hum!), » irrésistiblement attirés par la mangeoire » ….et qui roulent tous la Police politique secrète. Servant ainsi les intérêts du Régime militaire, et leurs propres intérêts. Jamais le peuple ou le pays !
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    C’est en ces termes (politiques, oppositionnels, directs)l qu’i faut dénoncer ces partis pourris et infestes, collabos du Régime dictatorial militaire.

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