DES SCANDALES À PROFUSION

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            Abdellah CHEBBAH                                  Août, 2020

Que se passe-t-il au sommet de l’état, dans les arcanes du pouvoir ?

Il n’y a pas une journée, une semaine, un mois, sans qu’un évènement, un scandale, une nouvelle ne vienne alimenter la vie politique et sociale en Algérie. Il se passe quelque chose de jamais vu dans d’autres pays. Des procès des doges de grande envergure, tout azimut, sont en train de se dérouler à profusion, sous la houlette de scandales perpétrés durant 20 ans de gouvernance de Bouteflika et bien plus.

S’agit-il d’un règlement de comptes, d’un changement en profondeur ou d’une machination dont le peuple en a déjà goûté?

La justice bat son plein. Il s’agit de très gros sous qui se chiffrent en milliards de dollars et de dinars. Tous les corps de l’état sont mobilisés.

Des anciens ministres, généraux, hauts cadres, citoyens d’opinion sont traînés en justice et condamnés, manu militari. Les dossiers sont tellement nombreux que l’attente d’être jugés s’étale en mois, en années. Le pouvoir en place, sous l’égide de monsieur Tebboune, semble ne pas lésiner sur les moyens et les procédures. Aucune circonstance atténuante n’est retenue. L’inculpé est libre ou emprisonné.

Le citoyen Algérien moyen se pose des questions sur ce déferlement de procès qui éructent toutes sortes de manigances qui a jeté le peuple à la rue.

Lorsque les Algériens sont sortis le 22 février 2019 c’était pour dénoncer, se révolter et sensibiliser l’opinion publique d’une façon pacifique, sur le banditisme étatique à grande échelle. Il ne s’agissait plus de corruption mais de vols flagrants au vu et au su de tout le monde. Pour calmer ce peuple, le système s’était emballé, traînant derrière lui tous les responsables de l’état qui ont de près ou de loin occuper des postes au sommet de l’état Algérien.

Le passif de l’Algérie est tellement lourd qu’il faudrait des décennies pour juger tout le monde. C’est tout un système de gouvernance qui est remis en cause et dont le peuple exige d’abord son départ. La seule et unique justice que revendique ce peuple c’est de décider de son propre destin et de l’avenir de ses enfants. Si des généraux, supposés veiller sur la constitution sont mis en prison, c’est que tout est pourri.

Monsieur Tebboune, sans le vouloir, ni l’accepter, vous êtes, peut-être, en train de procéder à la transition tant espérée. Laissez le peuple s’organiser. Attelez-vous à rédiger et présenter la constitution le plus tôt possible. Fixez des élections législatives d’ici la fin de l’année pour asseoir une assemblée de représentants du peuple. Dans une année, des personnalités jeunes et honnêtes, politisées et éduquées issues du peuple se présenteront pour les présidentielles et le cauchemar que vous vivez actuellement ne sera plus de votre ressort. L’histoire appartiendra à l’histoire.

Dans toutes révolutions, il y a des traîtres et des martyrs. Chacun d’eux sera jugé suivant ses actes. Le temps nous le dira. Laissons les nouvelles générations réécrire leur histoire. La nôtre avait, dès le départ, mal commencé. La remonter, c’est mener le pays au suicide. Il faut par conséquent éviter cette piste.

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