ALGÉRIE: JUSTICE POUR LES VIVANTS

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« Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres. » 

Émile Zola – Écrivain Français (1840 -1902)

En Algérie, l’avocate Fatima Benbraham déclara (*):

« L’étude iconographique, de photos prises durant les tests nucléaires français dans le Sahara algérien, nous a permis de constater que la position des soi-disant mannequins utilisés durant les essais atomiques ressemblait étrangement à des corps humains enveloppés de vêtements. A côté de cela, nombre d’Algériens détenus dans l’ouest du pays et condamnés à mort par les tribunaux spéciaux des forces armées françaises nous ont apporté des témoignages édifiants, durant la révolution algérienne.

Certains condamnés à mort n’ont pas été exécutés dans les prisons, mais ils avaient été transférés pour ne plus réapparaître. Ils avaient, selon eux, été livrés à l’armée. Après consultation des registres des exécutions judiciaires, il n’apparaît aucune trace de leur exécution et encore moins de leur libération. Le même sort a été réservé à d’autres personnes ayant été internées dans des camps de concentration. »

Ce mois d’août voit la commémoration des deux attaques nucléaires contre le Japon. Le premier bombardement atomique américain a eu lieu le 06 et a tué 140 000 personnes dans la ville d’Hiroshima. Une deuxième attaque sur Nagasaki, se produis le 09 août 1945 et en tua 70 000 autres. Le Japon capitula le 15 du mois, mettant fin à un conflit qui a commencé avec son attaque sur Pearl Harbor en décembre 1941.

En Algérie, cet événement fait resurgir un chapitre noir de la colonisation : Les Essais Atomiques Français dans le Sahara Algérien.

Ce moment terrible de l’Histoire de la Nation Algérienne a acquis au fur du temps, une portée pratique et politique, mais aussi la plus grande actualité en tant que nécessité pour l’État Français d’assumer ses responsabilités imprescriptibles et de faire face à son crime qui continue à faire des victimes jusqu’à l’instant où ces mêmes mots sont écrits.

Dans les faits avérés, La France a effectué en Algérie, entre 1960 et 1966, 57 expérimentations et essais nucléaires : 04 explosions aériennes dans la région de Touât, 13 explosions souterraines à In Ecker, 35 tests complémentaires à Hammoudia, dans la région de Reggane, et 05 autres expérimentations sur le plutonium à In Ecker, située à 30 km de la montagne où ont eu lieu les essais souterrains et dont le nuage radioactif issu de l’explosion a dérivé jusqu’en Espagne et l’Italie.

Ces essais nucléaires constituent le volet secret des Accords d’Évian, dévasta une région aussi grande que la métropole, et donna l’arme nucléaire à la France.

Cette dévastation, continue chaque année suite aux radiations atomiques de tuer des algériennes et algériens parmi les populations locales. Dans le Grand Sud, le diabète, la leucémie, la stérilité, les affections de la thyroïde, qui sont des maladies caractéristiques des radiations, ont explosé ces dernières années.

Le criminel continue à sévir tout en ayant quitté le lieu de son forfait !

Dans un article précédent, nous avons récusé la création d’une pseudo-mission mémorielle dans sa légitimité, dans les objectifs réelles ou supposées qui lui ont été assignés, mais aussi dans sa composante humaine.

Libre à la France de préserver sa mémoire comme elle l’entend, mais personne ne peut imposer à la Nation Algérienne les éléments qui constituent la sienne. Le peuple algérien y est le seul dépositaire.

L’appel que nous lançons de cette tribune aux autorités algériennes est non pas la restitution mémorielle qui de toutes les manières échappent à leur contrôle ; mais un geste fort envers l’État Français l’obligeant à une prise en charge totale d’un projet pour la décontamination du Sahara Algérien et la mise en place d’un programme médicale pour les populations de la région.

Toute autre démarche, n’est qu’une énième forfaiture de cette france-algérie qui continue à sévir par les mêmes entités.

Désormais, un algérien ne demandera pas autre chose que d’être un Algérien sur sa terre.

La politique est avant tout affaire d’honneur. Il faut savoir tenir ses engagements, faire face à ses promesses, faire taire ses exigences et ses égoïsmes.

Dans cette affaire qui perdure depuis des décennies et cela malgré le grand travail de reconnaissance par un certain nombre de valeureux patriotes, La France s’est comportée avec duplicité, hypocrisie et mauvaise foi qui n’honorent en rien ses principes d’humanisme.

Pour se rehausser au rang de serviteur du peuple, il faut éduquer son peuple et préparer son avenir.
Le pouvoir algérien doit rendre JUSTICE AUX VIVANTS, les populations du Grant Touât, qui sont de véritables futurs martyrs !

S’il le fait ce sera une amorce vers une réelle réconciliation nationale d’où le Sphinx Algérien renaîtrait de ses pleurs et blessures.

khaled Boulaziz
kaerdin Zerrouati

(*) Le Nouvel Obs Édition du 20/03/2018

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