L’imagination au pouvoir.

0
1136

Ghania Mouffok
In Facebook

Encore une fois nos gouvernants nous étonnent, nous surprennent par leurs capacités à inventer de l’avenir sans repère et sans boussole reconnus légalement pour donner du cap.

Si la Constitution donne droit au président de la république de décider des élections présidentielles anticipées, elle reste muette sur les conditions nécessaires à cette décision.

Ce nouveau pouvoir a été rajouté au pouvoir du Président dans la foulée des « petits » changements constitutionnels, art 91 alinéa 11, apparement pas pour rien.

La langue du communiqué est impersonnelle, elle dit : “Il a été décidé d’organiser une élection présidentielles anticipées le 7 septembre 2024, sans faire référence à ce pouvoir présidentielle.

“Il” est une île hors champs qui, en la circonstance, n’a aucune identité politique, juridique, morale, éthique connue et reconnue.

Mais “il”est large.

Il n’est pas seul, si l’on en croit le communiqué de la présidence, “il” est accompagné , en plus du président de la république, de son premier ministre, des chefs des deux chambres du Parlement, du Chef d’état major et du président de la Cour Constitutionnel, de son Directeur du Cabinet de la Présidence de la République, du Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et du Président de l’Autorité nationale indépendante des élections. La Djma3a fait consensus.

Ce n’est pas la première fois, déjà en 1999 le président L. Zeroual avait annoncé la tenue d’élections présidentielles anticipées, sans démissionner mais il avait annoncé en même temps qu’il ne serai pas candidat à sa succession. Il mettait ainsi fin à son mandat avant terme tout en prenant la responsabilité de l’organisation de l’élection de son successeur, avec la nomination d’un nouveau gouvernement pour le faire.

En la circonstance l’oukase est d’autant plus étonnant que les élections anticipées ne raccourcissent le mandat du président A. Tebboune que de quatre mois, pourquoi cette urgence ? Quel événement doit être soustrait aux prérogatives du président actuel ?? d’autant plus que le communiqué ne nous donne aucune information sur les intentions du président sortant, sera t il candidat ?

Ne comptez pas sur moi pour la moindre spéculation, l’histoire m’a appris que leur imaginaire en politique ne connaît aucun tabou.

Même machiavel n’aurait pu imaginer que le successeur du président L. Zeroual, A. Bouteflika, après voir transformé le pays en foire de pilleurs et de rapaces, finirai en momie avant de devenir un cadre, un vrai, auquel toutes les institutions garantes de la stabilité du pays et de la souveraineté nationale offrirai …un magnifique cheval de course pour le mener à son cinquième mandat. Et, qui aurait imaginé qu’il aura fallut des millions de gens, le hirak dans la rue pour stopper la course folle du cheval en chaise roulante ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici