Lettre ouverte à Jacques Huntzinger

9
2001

 
Monsieur,
Nous vous signalons, si vous ne le savez pas déjà, qu’en intitulant votre livre « Initiation  à l’islam», vous utilisez le titre d’un ouvrage célèbre que le professeur Muhammad Hamidullah, mondialement connu, a publié la première fois en 1963, sous l’égide du Centre Culturel Islamique. Ce centre, créé en 1952 à Paris, regroupait des intellectuels musulmans de haut niveau, dont Haïdar Bammate, Muhammad Hamidullah, Mme Eva de Vitray Meyerovich, Osman Yahia, Khaldoun Kinany, Nedjmeddine Bammate,qui méritent tous d’être connus aux Bernardins..
Le livre a été réédité à plusieurs reprises par des éditeurs ou des associations aussi bien en France qu’au Maghreb. C’est vous dire si ce manque de vérification de votre part mécontente un grand nombre de lecteurs, d’associations et d’éditeurs, sans parler de la famille de Hamidullah qui pourrait vous demander des explications via l’ambassade de France aux USA, sachant que vous aviez été diplomate.
La reprise du titre de Hamidullah est d’autant plus déplaisante qu’à chacune de vos interventions sur l’islam en France, beaucoup d’entre nous vous ont entendu sommer les musulmans de « respecter les lois de la République ». A l’avenir vous serez moins convaincant car vous n’empêcherez pas les auditeurs de s’étonner qu’un professeur éminent de droit international prenne quelques libertés avec les lois et le savoir-vivre de l’édition.
Vos interventions ont lieu au Collège des Bernardins où les habitués du dialogue islamo-chrétien révisent leurs préjugés  défavorables à l’Islam pour faire preuve d’égards envers les musulmans. Si vous avez manqué de considération pour  Hamidullah, est-ce parce que les effets de la participation à ces dialogues reste en-deçà de ce qu’on pouvait attendre de vous en matière d’égards pour un érudit musulman ?
Votre livre est publié par une maison chrétienne proche des Dominicains dont certains sont devenus de grands islamologues, amis des musulmans et partisans du dialogue islamo-chrétien. Parmi eux, il y avait le regretté Jacques Jomier qui, pour favoriser la connaissance mutuelle, a songé à publier un livre sur l’islam destinée au grand public. Parce qu’il s’était donné la peine de consulter les catalogues des grandes bibliothèques et qu’il connaissait Hamidullah au moins par réputation, il a eu le tact de s’abstenir d’intituler son ouvrage « Intitiation à l’islam ». Il est regrettable que la direction actuelle des éditions du Cerf ne vous ait pas rappelé ce précédent. Vous (ainsi que vos collaborateurs) avez dû vous contenter de surfer sur Internet où apparaît à quelques reprises le titre «Initiation à l’islam ». Mais à chaque fois les auteurs ont pris soin d’ajouter un sous-titre pour éviter les complications comme celles que crée votre livre.
Nous regrettons que vous ayez négligé de vous inspirer de ces précédents et espérons que votre pratique du dialogue islamo-chrétien vous conduira à admettre un jour prochain qu’un auteur musulman a droit aux mêmes égards que ceux des autres familles spirituelles.
 
Lettre signée par plusieurs associations et personnalités engagées de longue date dans le dialogue islamo-chrétien.
Premiers signataires :
-Amokrane Djaffar. Informaticien. Paris
-Buttin Maurice. Avocat, de la famille Ben Barka notamment
-Jondot Michel. Prêtre du diocèse des Hauts de Seine. Président de la Maison Islamo-Chrétienne.
-Lelong Michel. Père Blanc. Auteur d’une double thèse sur la réforme de l’enseignement religieux en Tunisie et sur le dialogue islamo-chrétien, et de plusieurs ouvrages sur l’Islam. Fondateur du SRI (Secrétariat de l’Eglise pour les Relations avec l’islam), du GRIC (Groupe de recherches islamo-chrétiennes) et du GAIC (Groupe d’Amitié islamo-Chrétienne).
-Ouallah Zoubir. Informaticien. Ancien responsable de la première mosquée d’Alès.
Sellam Sadek. Historien de l’islam contemporain. Elève de Hamidullah
Tougui Mustafa. Editeur de Hamidullah
Zemirline Abdallah. Enseignant-chercheur en mathématiques appliquées

9 Commentaires

  1. Avec un auteur ashkénazd, Huntizinger, en authentique ami d’Israël, aurait eu infiniment plus d’égards que’avec Hamidullah

  2. On aurait aimé voir, parmi ces premiers signataires, le nom des membres du bureau du CFCM qui prétendent représenter « l’is-la-m de Fran-ce ». En s’abstenant, ils montrent leur manque de courage et leur éloignement des préoccupations des musulmans.C’est regrettable.

  3. Dans les réunions sur l’Islam, où la direction des Bernardins et de l’évêché de Paris, le chargent d’un véritable contrôle idéologique, Huntzinger répète qu’il est l’ami d’Israël (ce qu’on savait déjà) et il fait croire qu’il serait aussi « l’amides Arabes ». Il est dans le vrai en ce qui concerne les Arabes riches que courtisent les ex-mitterrandistes voulant faire du business.
    Mais sa légèreté avec Hamidullah montre que ce sioniste (et fier de l’être) a seulement refoulé une partie de son islamophobie, sans arriver jusqu’à admettre qu’un auteur musulman a droit à la même considération que ceux des autres religions.

  4. Huntzinger a dû apprendre le « savoir-vivre » au Parti Socialiste où la falsification des factures était une pratique courante. Avec une morale aussi relativiste, et après son séjour an Israël où le bien d’autrui n’est pas respecté, il n’est pas étonnant qu’il pirate le titre du grand Hamidullah…dont la qualité de musulman ne lui rapporte aucun égard chez ce catholique rongé par la mauvaise conscience due à la Shoa et qui multiplie les gestes de repentance qu’en direction d’Israël

  5. Moi par exemple en tant que musulman je n »oserai jamais écrire sur les thoras ou la bible par respect d’éviter de toucher u sentiment des croyants de ses deux religions; Pourquoi les musulmans permettent aux non musulmans de toucher à leurs culture et de la manipuler ou pas mis pour moi reste un manque de respect en l’absence des oulmas musulmas qui sont douer juste pour autres choses.

  6. Les prétendus « représentants » de l’Islam en France font le choix de s’allier au CRIF. Et les apprentis-réformateurs du Coran, style Oubrou et Bidar, rêvent d’être invités au Collège des Bernardins. Voilà pourquoi les uns et les autres s’écrasent devant cet acte de brigandage uniquement parce qu’il est commis par un social-sioniste qui s’est mis au service d’un « judéo-chrétien » comme Lustiger qui reconnaissait aucun droit aux musulmans en France.

  7. Le choix de Huntzinger pour le contrôle idéologique des conférences sur l’Islam au Collège des Bernardins n’est pas dû au hasard. Pour les disciples du cardinal (judéo-chrétien)) Lustiger, un ancien ambassadeur en Israël qui répète qu’il est l’ami de tous les judéo-nazis de ce pays, et qui vient du Parti Socialiste, ayant le sionisme dans son ADN, était la candidat idéal pour simuler un intérêt pour le dialogue islamo-chrétien, auquel l’archévêque de Paris était hostile.

  8. Depuis que le Collège des Bernardins organise des conférences sous contrôle sur l’islam, le nombre de musulmans qui y participent est resté très faible. Ils ne sont pas au courant des dessous révélés ici; mais un sixième sens leur a fait sentir que c’est du Tel-Aviv sur Seine…

  9. Huntzinger posait déjà des problèmes aux Bernardins où il savait que son contrôle idéologique des conférences sur l’islam allait être confié à d’autres. Depuis qu’il a appris la récupération de la subvention de Dassault à la Fondation des oeuvres de l’islam par la « Fondation Chevènement », Huntzinger a proposé ses services à cette dernière. Au vu des réticences de Chevènement, l’ex-ambassadeur socialiste en Israël s’est inventé une « amitié » avec Jacques Berque lequel reste une référence pour Chevènement.
    « L’orient est une carrière », disait-on jadis. L’islam en France aussi. Huntzinger ne l’a découvert que tardivement.

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